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Comment comprendre la maladie d’Alzheimer, la détecter et vivre avec au quotidien.
Détecter l’apparition de la maladie, la prévenir
Y a-t-il des signes précurseurs de cette maladie ? Quels sont les premiers symptômes?
Les 4 principaux symptômes sont :
- l’amnésie (perte totale ou partielle de la mémoire)
- l’agnosie (perte de la capacité à "reconnaître")
- l’apraxie (incapacité d’exécuter des mouvements volontaires adaptés à un but)
- l’aphasie (perte totale ou partielle de la capacité de parler ou de comprendre le langage parlé ou écrit)
Existe-t-il un moyen de détecter la maladie de façon précoce ?
Le dépistage précoce se fait en Centre Mémoire, chez un neurologue ou un gériatre. Il est important de consulter des spécialistes au plus tôt.
A-t-on plus de risques d’avoir cette maladie si un parent en est atteint ? Est-ce une maladie héréditaire ?
Sur l’ensemble des maladies d’Alzheimer, il n’y a que 1% de formes dites héréditaires. Il y a quelques formes héréditaires qui touchent plutôt des sujets jeunes, diagnostiqués aux alentours de 60 ans ou moins.
Les malades atteints d’Alzheimer que nous avons dans nos maisons ont plutôt des maladies d’Alzheimer non héréditaires. De nombreuses recherches sont en cours pour mieux comprendre cette maladie.
Quand une personne pose plusieurs fois la même question dans la même journée, quand elle ne sait jamais quel jour on est : est-ce signe d’Alzheimer ?
Cela peut être un signe d’Alzheimer. Mais d’autres maladies peuvent aussi baisser l’attention (dépression…). C’est pourquoi il est important de s’adresser à son médecin traitant en cas de doute ou d’inquiétude.
Une anesthésie générale peut-elle « favoriser » l’aggravation de lésions cérébrales déjà présentes mais pas encore trop développées dans le cerveau d’une personne âgée de 85 ans ?
Les anesthésies générales sont de plus en plus adaptées à la personne âgée. Une anesthésie peut décompenser des troubles neuro-cognitifs pré-existants et entraîner un syndrome confusionnel, qui est généralement régressif. Comme pour toute intervention, il faut choisir entre le bénéfice attendu et les risques.
Comment distinguer "démence" et "perte de mémoire" ?
La perte de mémoire est un des symptômes de la démence. Mais toutes les pertes de mémoire ne sont pas des démences. Pour les distinguer, mieux vaut consulter son médecin.
Quel examen permet de poser le diagnostic de façon certaine ?
C’est en Centre Mémoire, auprès de gériatres ou de neurologues qu’est établi le diagnostic. Outre l’analyse des symptômes, le diagnostic nécessite plusieurs examens : IRM, si besoin analyse LCR, TEP scan… C’est le médecin qui détermine les examens nécessaires pour poser le diagnostic.
Quels sont les tests qui permettent d’évaluer le degré de la maladie ?
Il existe des tests neuro-cognitifs MMSE, Horloge, 5 mots de Dubois… pour déterminer la sévérité de la maladie.
Si vous avez des doutes pour vous-même ou votre proche, vous pouvez consulter votre médecin qui vous adressera à un neurologue, à un gériatre ou à un Centre Mémoire de proximité.
À partir de quel âge peut-on se faire dépister pour cette maladie ?
Comme il y a des formes héréditaires qui commencent jeunes, malheureusement il n’y a pas d’âge pour se faire dépister, mais globalement on sait que c’est à partir de 80 ans qu’il y a plus de risque d’être touché. C’est quand un patient rapporte à son médecin qu’il a des troubles de la mémoire que débutent les tests cognitifs : le test de l’horloge, le MMS, etc.. pour essayer de voir si la personne a des troubles cognitifs factuels, ou seulement une plainte mnésique.
En fonction du résultat des tests, on peut orienter le patient vers un Centre Mémoire qui fera des tests plus approfondis pour mieux cerner et mieux comprendre la personne.
Quel est le signe sur l’IRM indiquant une maladie d’Alzheimer ?
L’IRM seule ne fait pas le diagnostic. L’IRM permet de détecter une atrophie corticale et notamment une atrophie des hippocampes (structure cérébrale impliquée dans la mémoire, dont la taille est souvent diminuée dans la maladie d’Alzheimer). Jusqu’à présent, les analyses d’images d’individus n’ont pas été suffisamment sensibles pour identifier ces profils d’atrophies.
De nombreux progrès dans la collecte des IRM sensibles aux différentes caractéristiques de tissus cérébraux sont en cours de développement. Il faut donc espérer qu’une association de profils IRM permettra une telle identification individuelle dans l’avenir. Il y a également le développement de l’intelligence artificielle pour analyser les IRM afin de diagnostiquer plus tôt la maladie.t
Quels sont vos conseils pour les générations futures pour diagnostiquer plus tôt, se préparer au mieux ?
« 40% des cas de maladies d’Alzheimer pourraient être évités grâce à une prévention adaptée et la prise en compte de certains facteurs de risque modifiables », selon la Fondation Recherche Alzheimer. En conséquence il est important de :
- Pratiquer une activité physique régulière
- Manger sainement
- Favoriser le sommeil
- Entretenir des liens sociaux et une vie sociale
- Stimuler son cerveau par la pratique d’une activité (lecture, cours de langue, jeux de lettres…)
Dès qu’il y a une plainte sur la mémoire, il faut en parler à son médecin traitant qui pourra vous orienter vers des consultations dites « consultation mémoire » qui ont pour principaux objectifs de diagnostiquer les troubles, rassurer les personnes et prescrire des traitements
La maladie d’Alzheimer est-elle héréditaire et est-ce qu’une nature anxieuse peut augmenter le risque de développer cette maladie ?
Il existe des facteurs prédisposants génétiquement mais il n’y a pas de lien avec l’anxiété.
À qui s’adresser pour obtenir un diagnostic de la maladie d’Alzheimer, et faut-il faire diagnostiquer un parent résident en EHPAD présentant des troubles modérés tels que perte de mémoire, déambulation et perte de repères dans l’espace ?
Pour réaliser un diagnostic, il faut en parler à son médecin traitant qui pourra vous orienter vers un spécialiste. Plus les troubles cognitifs évoluent, plus il est difficile de faire un diagnostic, c’est pourquoi il est important de les réaliser au plus tôt. Pour un résident en EHPAD, l’intérêt du diagnostic est à définir au cas par cas.
Identifier les facteurs de risques, symptômes et conséquences
Le Covid peut-il accélérer la maladie ?
D’après les récentes études, la Covid a un tropisme sur les cellules cérébrales et effectivement par de multiples mécanismes, peut aggraver les troubles. Il n’est cependant pas prouvé qu’elle accélère l’évolution de la maladie. C’est une réponse prudente car cela reste du domaine de la recherche et est relativement récent.
Est-ce que les chutes ont un rapport avec la maladie d’Alzheimer ?
Comme toute maladie neuro-dégénérative, la maladie d’Alzheimer peut entraîner des chutes ou des troubles de la marche. Le résident peut aussi développer une déambulation pathologique : il marche beaucoup même s’il est fatigué, ce qui augmente de manière significative le risque de chutes.
Pourquoi certains patients ont des difficultés à marcher depuis la déclaration de la maladie ?
La majorité des maladies neuro-cognitives ont des évolutions avec des troubles de la marche.
Combien de temps vit-on avec la maladie avant de mourir ? Comment meurt-on de cette maladie ?
L’évolution de la maladie est différente d’une personne à l’autre. La moyenne d’évolution est d’environ une dizaine d’années, mais cela reste une moyenne. La maladie d’Alzheimer est une maladie à part entière, c’est-à-dire que malheureusement, le décès d’un malade est souvent lié aux conséquences de la maladie.
Schématiquement, quand la commande par le cerveau est touchée, progressivement toutes les autres fonctions ne fonctionnent plus. Par exemple, la sensation de faim : lors de l’évolution des maladies neuro-évolutives, la perte de cette sensation est l’un des marqueurs importants, l’un des tournants montrant la sévérité de la maladie.
Meurt-on d’un Alzheimer? Faites-vous une différence entre un Alzheimer et des troubles cognitifs ?
On meurt de la maladie d’Alzheimer et des conséquences de celle-ci. La maladie d’Alzheimer entraîne des troubles cognitifs mais d’autres pathologies peuvent entraîner également des troubles cognitifs : en général, ce sont les maladies apparentées.
Pouvez-vous nous parler des membres recroquevillés ?
Les états spastiques dus aux troubles neuro-cognitifs sont liés à un stade très évolué de la maladie. Ces spasticités sont motrices et apparaissent à cause des dégénérescences neuronales.
Quelle est l’espérance de vie d’une personne atteinte de la maladie du corps de Lewy ?
Chaque maladie et malade est unique donc difficile de répondre sur une évolution. L’évolution n’est pas linéaire.
Cette maladie s’accompagne-t-elle d’attitudes agressives ?
Cela peut être un versant de la maladie. C’est généralement dû à la perte neuronale et qui donc marque une évolution. Dans les études, il y a plus d’agressivité décrite pour certaines démences apparentées que dans la maladie d’Alzheimer.
Les pleurs sont-ils d’autres symptômes? Et que faire ?
Les pleurs sont une conséquence de la maladie : il peut s’agir de l’angoisse, de pleurs d’agitation, etc… Cela est en lien avec les symptômes psychologiques qu’on peut retrouver, comme la dépression, l’anxiété, les angoisses nocturnes, qui s’accompagnent de pleurs. Mais cela peut également être lié à une tristesse, une désorientation, parfois à une prise de conscience de la maladie.
Les équipes essayent de savoir pourquoi il y a ces pleurs, et font en sorte de faire disparaître les causes, afin d’amener la meilleure qualité de vie à ces résidents que l’on accompagne.
L’accompagnement est donc personnalisé à chaque résident, toujours dans la démarche du Positive Care (philosophie d’accompagnement positif).
Pourquoi les troubles tels que l’agitation ou l’irritabilité sont-ils majorés en fin de journée ?
On sait que le downing syndrom est bien décrit dans les études scientifiques, mais ses causes ne sont pas bien déterminées. Cela semble surtout lié à une anxiété.
Y a-t-il un âge plus "critique" à la déclaration de cette maladie ?
La maladie d’Alzheimer est plus fréquente avec l’avancée en âge.
Existe-t-il une catégorie de personnes plus exposées que d’autres : alimentation mal équilibrée, trop d’exposition avec les ondes ?
Les causes précises de cette maladie n’ont pas encore été découvertes mais les recherches ont mis en évidence plusieurs facteurs favorisant le développement de la maladie : l’âge, le genre féminin, les maladies cardio-vasculaires (diabète, surpoids, obésité, AVC...).
On sait aussi que des facteurs supplémentaires ont été établis comme le niveau d’instruction, les facteurs environnementaux (tabac, alcool, pollution...), les troubles du sommeil ou encore les troubles de l’humeur comme le stress chronique ou la dépression. Par ailleurs, une alimentation peu équilibrée, le manque d’activité physique et d’activité intellectuelle stimulante pourraient être également associés à un risque.
En moyenne, vers quel âge contracte-t-on la maladie ?
Plus on avance dans l’âge, plus il y a un risque.
Quels sont les signes qui ne trompent pas pour déceler cette maladie avec certitude ?
Il n’y a pas de signe clinique "catégorique" pour déceler la maladie.
Y a-t-il des médicaments qui peuvent aggraver l’évolution ? (antidépresseurs, neuroleptiques, etc...)
Concernant la prise d’antidépresseurs, de neuroleptiques ou d’anxiolytiques, c’est un facteur de risque d’augmentation de déclencher une maladie d’Alzheimer, mais ce n’est pas parce qu’on en consomme qu’on va obligatoirement avoir la maladie d’Alzheimer. Cela dépend notamment de la durée de prise des médicaments, de la posologie, du médicament pris, et des autres facteurs de risque.
Les symptômes de la maladie apparaissent-ils dans le même ordre pour tous ? Ou n’y a -t-il pas de logique ?
En général, la maladie commence par des troubles de la mémoire avec des oublis notamment. C’est un trouble handicapant qui entraîne souvent à une consultation et un diagnostic. Les autres symptômes peuvent suivre dans un ordre différent.
Comment savoir si la personne a la maladie d’Alzheimer quand elle a des troubles de mémoire ?
Tout trouble de mémoire ne signifie pas que la personne est atteinte de la maladie. Il y a plusieurs raisons pouvant expliquer une plainte mnésique. Il est alors impératif de demander conseil à son médecin traitant.
Ma maman a un Alzheimer très avancé GIR 2, MMSE 6. Elle déambule la nuit et "fait des bêtises" dans l’unité protégée. J’ai pensé qu’il s’agissait pour elle d’une angoisse dans sa chambre la nuit, et en particulier une peur de l’obscurité. Je lui ai donc installé des veilleuses pour lui permettre de voir un minimum à la tombée du jour et la rassurer. Cela n’a pas vraiment changé les choses... Qu’est-ce qui provoque cette déambulation nocturne systématique ?
Les comportements troublés liés aux troubles cognitifs peuvent avoir différentes sources d’explication. Les causes peuvent être d’origine somatiques, physiologiques, environnementales, sociales et/ou psychologiques. Raison pour laquelle il est nécessaire de mener une évaluation comportementale.
Comment faire la part des choses entre une « vraie » douleur et une hallucination "sensorielle" qui entraine des plaintes, lorsque l’on veut couper les ongles, couper les cheveux, retirer un bouchon de sérumen, etc.
Il n’y a pas de possibilité de différencier une douleur physique d’une douleur psychologique. Dans tous les cas il est nécessaire de prendre en compte la douleur et de l’évaluer.
Pourquoi la maladie ne fait faire que des choses méchantes, agressives, incohérentes, plutôt que de rendre plus gentil, attentionné… ?
Il n’y a pas de généralité, la manière dont la maladie s’exprime est différente d’une personne à une autre.
La contention permanente en fauteuil (justifiée par les chutes) n’est-elle pas une cause de SCPD, Symptômes Psychologiques et Comportementaux des Démences ?
Les contentions de toutes sortes, qu’elles soient chimiques ou physiques peuvent être un élément aggravant un SCPD.
Est-ce que les personnes ayant vécu des syndromes post traumatiques dans l’enfance engendrant des lésions des lobes frontaux sont prédisposés à ces syndromes neuro dégénératifs avec l’âge ?
Les maladies neuro-dégénératives sont liées à l’accumulation de dépôts de protéines anormales dans le cerveau. Il n’y a pas de lien connu avec les syndromes post traumatiques dans l’enfance.
Comment estimer le niveau ou stade de la maladie ? Est-ce possible en fonction des troubles ?
Il est possible d’évaluer l’évolution de la maladie par un bilan mémoire basé sur des échelles standardisées et/ ou des bilans physiologiques (IRM, prise de sang…) et ce quels que soient les troubles.
La maladie d’Alzheimer entraine-t-elle une dénutrition et une perte de poids ?
La dénutrition peut être une des conséquences de la maladie. En effet, la personne peut : oublier de manger, refuser de se nourrir, surconsommer de l’énergie dû à sa déambulation…
Quelles échelles utilisez-vous pour l’évaluation des troubles ?
L’échelle couramment utilisée est le NPI-ES, c’est-à-dire l’Inventaire NeuroPsychiatrique des Établissements de Santé. Son objectif est de recueillir des informations sur la manifestation de troubles du comportement chez des patients atteints de maladies neurodégénératives. Cette échelle se fonde sur les réponses fournies par les membres de l’équipe soignante qui sont impliqués dans les soins du résident.
Lors d’une entrée en EHPAD consultez-vous les aidants pour évaluer les symptômes (l’avant et le moment présent). Et dans quelle mesure peut-on le faire avec l’énorme perturbation du résident lors d’une admission ?
L’entrée est un moment clé pour la personne accueillie, pour ses proches et les équipes. Lors de l’arrivée d’un résident, un bilan gériatrique complet va être réalisé par nos équipes pluridisciplinaires. La synthèse de ce bilan sera basée sur les informations fournies par les proches concernant les antécédents à l’admission.
Toute rupture de vie représente un changement avec ses conséquences. D’autant plus lorsque la personne concernée est âgée et fragilisée par une pathologie neuro-évolutive. Raison pour laquelle nous évaluons la personne accueillie sur plusieurs mois après son arrivée au sein de l’établissement.
La peur des autres et les fugues sont-elles liées à la pathologie ?
La peur ou la déambulation (« fugue ») peuvent être des éléments liés à la pathologie, une fois de plus il n’est pas possible de généraliser, et il est important d’analyser les situations avec des regards croisés entre professionnels.
Améliorer le quotidien des malades
Faut-il essayer de faire travailler le cerveau du patient ou mieux vaut-il ne rien faire pour ne pas qu’il se sente rabaissé ou stressé ?
Oui, il faut faire travailler le cerveau du résident car il est essentiel d’entretenir les capacités préservées, les capacités ressources. Plus on diagnostique la maladie tôt, mieux on la prend en charge ultérieurement. Comme toute thérapie, il faut une réévaluation régulière et une réadaptation au fil du temps.
Quelles sont les activités conseillées ?
Nous avons développé les thérapies non médicamenteuses avec de bons résultats, mais plus généralement toutes les activités stimulantes pour garder à la fois le lien social, les activités cognitives, et surtout praxiques (faire travailler le corps) : voilà les 3 grandes thématiques qu’il faut préserver. Il faut surtout s’adapter au patient/résident.
Peut-on aider un malade frappé d’une apathie qui fait qu’il se dit prêt à bouger mais demeure immobile ?
La personne ne reconnaît pas son état de malade. Si elle est en capacité de marcher, vous pouvez l’aider à se lever et à se déplacer. Si ce n’est pas le cas, vous ne pourrez pas l’aider : tout dépend du stade de la maladie.
Qu’en est-il de la désinhibition d’ordre sexuel ? Est-ce lié à la maladie ?
La désinhibition peut être l’un des troubles du comportement lié à la maladie. Nous pouvons, soignants et familles, être confrontés à des gestes indécents, déplacés, mais qu’il ne faut pas prendre au 1er degré car c’est une conséquence de la maladie.
Il faut vraiment réorienter la personne, lui expliquer que ce n’est pas le bon endroit, ni le bon moment quand c’est en public, et quand c’est dans sa chambre il faut le laisser tranquille.
Il est important de ne pas confondre le trouble du comportement lié à la maladie à la santé sexuelle des personnes âgées y compris celles atteintes de troubles cognitifs. Des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer peuvent avoir une santé affective et une santé sexuelle y compris en EHPAD.
Partager le ressenti des malades
La personne atteinte souffre-t-elle de ne plus savoir communiquer par la parole ?
Oui probablement, pour les malades d’Alzheimer la communication est difficile, et comprendre comment elles raisonnent l’est tout autant. Souvent elles restent dans un monde qui peut avoir des dizaines d’années de retard par rapport à la façon dont elles se projettent.
Mais le manque de mots, de parole est très agaçant et frustrant pour la personne. Le fait d’interpréter le visage nous aide à comprendre les sensations de la personne (si elle est détendue, apaisée).
Que ressentent les malades d’Alzheimer au stade avancé de la maladie ?
On ne peut pas dire exactement ce qu’ils ressentent au stade avancé, car la communication est difficile. Le fait d’écouter la personne fait du bien, malgré le fait qu’on ne puisse pas la soulager. Cela renforce son estime d’elle-même, et cela donne des pistes pour les aidants et les équipes.
Souvent la maladie d’Alzheimer, en envahissant l’ensemble du cerveau, provoque une indifférence, une apathie. Quand la maladie est très évoluée, cela peut entraîner des troubles de la déglutition, des douleurs lors de la prise des repas, et des infections pulmonaires à répétition. Donc effectivement, au stade avancé de la maladie la communication étant difficile, il faut capitaliser sur la communication non verbale pour déceler ce que ressent votre proche, et ne pas oublier qu’il n’y a pas que le cerveau qui est touché, mais d’autres organes par voie de conséquence.
Quel est le ressenti à la douleur physique ?
Les personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer n’ont pas moins mal. Ce qui diffère c’est que le malade exprime la douleur de manière différente.
Dans nos établissements, nous avons des moyens pour détecter la douleur dans le cadre de cette pathologie. Il faut être très présent et bien rechercher les signaux indirects qui pourraient expliquer les douleurs, comme des troubles du comportement du malade.
Crampes et détentes nerveuses : à quoi cela correspond-il ?
Cela est probablement dû à la dégénérescence neuronale centrale.
En savoir plus sur la prise en soins en EHPAD Korian
Mon frère de 72 ans, isolé à son étage avec des résidents n’échangeant pas, alors qu’il a sa mémoire fronto-temporale avec déni de sa maladie, souffre de ne pas communiquer avec d’autres. Comment lutter contre son isolement sachant qu’actuellement sa pathologie fait une pause ?
Il convient de faire un bilan initial, de s’adapter au résident et lui proposer des thérapies non médicamenteuses adaptées. Il peut arriver qu’une thérapie (médicamenteuse ou non médicamenteuse) ne fonctionne pas, et dans ce cas il faut changer de thérapie. La maladie d’Alzheimer n’a en effet pas livré tous ses secrets. il faut rester très humble et bienveillant devant cette maladie.
Comment gérer les fausses routes salivaires ?
Il faut réaliser une évaluation par un orthophoniste et adapter la texture sur prescription médicale.
Par quels moyens peut-on les stimuler de façon à ce qu’ils gardent un peu d’autonomie ?
Nous avons développé une philosophie d’accompagnement unique : le Positive Care. Elle consiste à percevoir la personne avant l’expression de sa maladie pour mieux comprendre son ressenti, adopter des attitudes de communication adaptées et ainsi améliorer sa qualité de vie.
Nous mettons en place différentes activités : un programme de loisirs et de culture, des activités journalières domestiques et des thérapies non médicamenteuses. Toutes ses solutions améliorent le quotidien des résidents en préservant leur autonomie, en stimulant leurs capacités préservées et en leur apportant du bien-être.
Peut-on contrôler l’évolution d’un patient par une commission ?
On peut accompagner le malade en élaborant, en équipe, un projet de soin, basé sur l’évaluation gériatrique standardisée. Cette évaluation comprend les bilans cognitifs.
Les malades sont-ils stimulés psychologiquement dans l’unité Alzheimer ?
Oui, ces unités spécifiques ont un fonctionnement adapté à la maladie, avec les thérapies non médicamenteuses, la formation des soignants, l’accompagnement spécifique et l’organisation dédiée des soignants au sein de l’unité.
Comment sont pris en charge les résidents ayant atteint le stade palliatif? Restent-ils sur la résidence ou sont-ils orientés vers un centre de soins palliatifs ?
Dans nos établissements, nous réalisons des soins palliatifs. Nous avons des conventions, avec l’hospitalisation à domicile (HAD) et également avec les équipes mobiles de soins palliatifs. Les équipes sont formées, donc nous pouvons tout à fait accueillir ou continuer la prise en charge médicale et soignante des résidents en stade palliatif de maladies neuro-évolutives. Nous travaillons de manière territoriale avec tous les acteurs sanitaires et médico-sociaux locaux.
Le personnel est-il suffisamment formé à ce genre de pathologies ?
En plus de sa formation initiale, le personnel a également des formations internes au sein de Korian. De plus, le personnel est accompagné au quotidien par le comité de Direction soin (infirmier coordinateur, médecin coordonnateur, psychologue…) et par l’équipe infirmière.
Quel suivi médical au sein de Korian est mis en place pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Est-ce qu’il est possible de vérifier régulièrement les carences en vitamines, minéraux, oligo-éléments... lors d’une prise de sang (vitamine B, D, Magnésium, Zinc, etc.) et conseiller des compléments alimentaires pour "stabiliser" la maladie ou faire en sorte qu’elle n’évolue pas trop rapidement ? Par exemple, la vitesse du déclin cognitif est amplifiée chez les personnes qui manquent de vitamine D, etc.
Le suivi médical des résidents est réalisé par le médecin traitant. Dans le cadre de la prévention des risques gériatriques, certains médecins coordonnateurs mettent en place des supplémentations en vitamine D pour les résidents, en complément du suivi réalisé par le médecin généraliste.
Vous pouvez vous adresser à l’équipe infirmière ou auprès du médecin coordonnateur pour vous informer sur ce qui est proposé à votre parent.
L’alimentation saine est souvent préconisée quel que soit l’état de santé. Au sein de l’EHPAD de mon parent sont donnés du sucre raffiné, du sel raffiné, des gâteaux à 16h (ou des compotes de fruit frais), des biscottes, du beurre, de la confiture, du jus d’orange au petit déjeuner, etc... : est-il envisageable de modifier ces aliments, d’apporter une meilleure qualité nutritionnelle ?
L’alimentation au sein de l’établissement est adaptée à la réglementation inhérente à toute collectivité. De plus, l’élaboration des menus se fait avec l’aide d’une diététicienne. Nous sommes également attentifs à proposer une restauration gourmande qui réponde aux envies des résidents. Plaisir et santé sont indissociables.
Pour en savoir plus sur la restauration, nous vous invitons à vous rapprocher du Directeur d’Etablissement et de l’équipe de soins.
Le GIR est-il réévalué souvent ? Si oui, à quelle fréquence ?
Le GIR est réévalué de façon semestrielle, et plus souvent si besoin.
En ce qui concerne la démarche des soins, qui va évaluer le résident ? est-ce que toutes les démarches sont effectuées en EHPAD ?
Lors de l’arrivée d’un résident, un bilan gériatrique complet va être réalisé par nos équipes pluridisciplinaires. S’il y a besoin d’un avis extérieur, les équipes professionnelles de l’EHPAD prendront contact avec les structures spécifiques et organiseront le parcours de soin.
Quelles formations mettez-vous en place pour les équipes afin qu’elles dispensent un accompagnement adapté aux personnes qui souffrent de démences avec parfois des réactions qui ne peuvent qu’engendrer une montée en pression ?
Plusieurs formations sont proposées par l’Université Clariane annuellement. Le directeur d’établissement selon les besoins identifiés, construira un plan de formation permettant d’accompagner au mieux les professionnels.
Est-ce que les soins d’orthophonie et des ateliers "mémoire" sont automatiques pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dans vos Ehpad ?
Il s’agit de deux accompagnements différents et ne répondant pas forcément au même stade de la maladie. En revanche, ils ne sont pas « automatiques » car ces thérapies doivent correspondre aux besoins du résident évalués par les professionnels et proposés dans le cadre du projet personnalisé.
Quelles sollicitations régulières mettez-vous en place dans les EHPAD avec des psychomotriciens, psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes ? et comment adaptez-vous les activités selon les troubles, notamment pour les résidents qui ne peuvent pas participer à des ateliers en groupe ?
Les professionnels paramédicaux (psychomotriciens, psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes… ) encadrent des ateliers thérapeutiques. Ces ateliers ont différents objectifs déterminés et répondant aux besoins des résidents (sollicitation motrice, stimulation de la mémoire, socialisation…).
Les résidents sont évalués grâce au bilan gériatrique qui met en avant les capacités préservées, et permet de constituer des groupes homogènes pour adapter les activités.
Comment informez-vous les aidants des soins réalisés ? et qui peut-on solliciter pour avoir des informations ?
Les soins réalisés font l’objet d’un plan de soins qui a été articulé à partir du projet personnalisé de la personne accueillie en maison Korian. Si les proches souhaitent avoir des informations, il est possible de s’adresser au directeur de l’établissement qui selon la demande orientera vers le professionnel concerné ou de solliciter l’infirmier coordinateur.
Quand commence la prise en soin d’un résident ?
La prise en soin commence dès la préinscription avec une visite au domicile de la personne afin de connaître ses besoins et ses envies. Elle continue lors des premiers mois avec des temps de rencontres dédiées entre la famille et l’équipe médicale, ce qui va permettre d’individualiser, de réévaluer et d’adapter la prise en soin au quotidien.
Quel équilibre trouver entre stimulation et prise en compte du rythme de la personne ?
Il est à la fois important de s’adapter à la personne selon son équilibre, ses besoins, son rythme et il est aussi important de la stimuler car cela permet de ralentir la progression de la maladie et de préserver l’autonomie.
Au-delà des stimulations faites par les professionnels de santé (médecins, psychologues, psychomotriciens…) il y a aussi les stimulations sociales portées par les animateurs mais également tous les autres professionnels interagissant qui contribuent à la prévention de cette maladie.
Comment faire pour trouver un soutien psychologique pour les aidants compte-tenu de la carence médicale dans certains territoires ?
Il convient de se rapprocher des centres mémoire régionaux, de l’ARS et surtout des associations de soutien aux aidants.
Respecter le consentement du malade
Comment respecter les directives anticipées de nos parents lorsque la maladie d’Alzheimer s’est installée ? Par exemple, lorsque la volonté était de ne pas entrer en résidence lorsque la maladie est importante.
Si la personne est à un stade évolué de la maladie et qu’il n’est pas possible de rester à domicile ou d’aller chez les enfants, on ne peut pas laisser quelqu’un seul alors qu’il pourrait se mettre en danger : on arrive là aux limites du domicile. Il faut toujours avoir en ligne de mire le bien-être du résident, du patient.
Ceci étant, les directives anticipées doivent être le plus possible respectées. Par principe, les directives anticipées sont faites pour décider lorsque l’on n’est plus capable de s’exprimer. Elles sont mises en oeuvre par le médecin.
A noter qu’il faut bien faire la différence entre directives anticipées et consentement.
Comment procéder à la toilette quand le patient refuse et n’admet pas qu’il n’est plus capable de le faire seul ?
Le refus de soin de la part d’un malade est complexe. Les conseils sont de différer la toilette, de programmer un autre moment, de demander au malade de participer, de trouver des subterfuges, ou de détourner son attention.
Comment accompagner une personne qui n’a pas consenti à vivre en EHPAD et qui est en refus de soin ?
Lorsqu’une personne refuse d’aller en EHPAD, il faut mesurer la balance bénéfice-risque. Ce temps est nécessaire pour choisir une solution la plus adaptée à la qualité de vie de la personne malade.
Si l’entrée en EHPAD est décidée, il faut en informer préalablement la personne et expliquer les raisons. Il faut également faire appel au médecin traitant habituel, ou au médecin hospitalier, pour qu’il acte cette nécessité. Ensuite, l’équipe de soin s’adaptera au mieux.
Comment obtenir le consentement de la personne âgée en particulier concernant le diagnostic ?
Il est important de toujours rechercher le consentement aux soins des personnes, même lorsqu’elles sont atteintes de troubles cognitifs. L’alliance thérapeutique peut s’obtenir de différentes façons lorsque le consentement est difficile à obtenir, y compris de façon non verbale.